Du Pays blanc au pays noir

Samedi 16 avril 2005 à 9h, quand nous avons pris la route pour Paris, une tempête de neige bloquait l’A48 Grenoble-Lyon. Nous n’avions pas vraiment prévu les bottes de neige et les bonnets pour aller en Afrique ! C’est donc après un détour par Valence que nous retrouvons enfin les familles Verna, Martin et Marie-Aline Foussa, à Orly, pour ce voyage vers le grand sud. Au total, 18 personnes, dont 11 enfants de 7 à 17 ans : une belle équipée, chargée de plus de 400 Kg de bagages et matériel humanitaire (vêtements, livres, médicaments, jeux…).
Cette première journée s’achève vers 6h30 du mat, dans une pension de Rufisque en banlieue de Dakar, au chant du muezzin.

Dakar

Au matin, à notre grand étonnement, les rues sont calmes : c’est dimanche aujourd’hui. De la terrasse, nous entendons les bruits de vaisselle, et humons les odeurs de poisson grillé, riz et oignons sur les terrasses voisines.

Cap au sud via la Gambie
Nous visitons une réserve animalière à Bandia. Les enfants sont hissés sur la galerie de la camionnette sans souci des règles de sécurité… Girafes, rhinocéros, singes, gazelles-cheval, grands coudoux, phacochères, buffles, tortues géantes, toucans, crocodiles nous ravissent.
Nous quittons la savane sèche plantée de baobabs, pour les régions humides et boisées du sud. En cette période de l’année (avril), nous sommes en fin de saison sèche.
Il n’y a que 400 Km de Dakar à Bignona, mais la route traverse la Gambie, ancienne colonie anglaise et le fleuve du même nom.

Arrivée en Casamance

Cette région a connu des troubles et des révoltes armées de 1997 à 2000. Elle est revenue au calme, bien que toujours délaissée par le gouvernement, témoins, les routes en très mauvais état, percées de « nid d’autruches » mortels !
Ici pas d’électricité, pas d’adduction d’eau. Les villages vivent comme au XIXe siècle. Tout se fait à la main, à l’ancienne : le pilage du riz, la lessive, la cuisine au feu de bois, l’eau à tirer au puit et à mettre à filtrer dans les jarres.
Cette vision comporte, il faut l’avouer un certain charme, quand on vient de nos civilisations de surconsommation…
Nous entamons la tournée des villages dans l’ouest casamançais, où l’association a des liens.

Diourou : un mariage traditionnel, les danses.
Essyl : le groupement des femmes, l’atelier de batik, les danses.
Edioungou : la maison d’accueil dans les bolons, les jeux avec les enfants.
Ziguinchor, Bouyouye, Enempore, Brin, Niaguis, Oussouye…
Difficile de raconter tout le travail de l’association supervisé par Pierre l’infatigable (le mieux c’est de visiter ce site internet)

Comment résumer l’accueil, la beauté des paysages, la foule des petits vendeurs et mendiants des villes, la magnifique Ile de Gorée, d’où partirent et moururent des milliers d’esclaves, la patience de notre chauffeur sénégalais Djibril, les fous-rires complices entres nous pendant les heures passées dans la chaleur de la camionnette, la soif, le goût des mangues et des noix de cajoux fraîchement grillées, les demandes en mariage pour nos filles, les pannes de courant sous la douche, le rangement des valises à la bougie…

Sabine

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